Prisonniers du ciel de James Lee Burke
( Heaven's prisoners)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Du polar à âme
Dans un genre peut-être sous-estimé, le polar, James Lee Burke se révèle un écrivain plus complexe que le simple artisan d'intrigues, de machinations stupéfiantes, d'embrouilles qui qualifient couramment l'écrivain du genre. BURKE est un amoureux de la LOUISIANE, et son héros récurrent (au moins dans 10 de ses oeuvres), Dave ROBICHEAUX, un personnage peu orthodoxe, qui vit au coeur du Bayou, du côté de NEW ORLEANS (se méfier des à côté aux USA!). Flic déchu, il se remettra dans le métier à la police locale de NEW IBERIA, son bled et ni lui ni son entourage n'en sortiront indemnes. (Amateurs d'Happy end s'abstenir.)
PRISONNIERS DU CIEL est en fait le 2ème épisode de la saga ROBICHEAUX (le 1er étant Pluie de néon). Pourtant c'est par lui que je conseillerais d'attaquer cet auteur. Tout son entourage intime, femme, fille, compagnons de fortune ou d'infortune, obsessions récurrentes, j'en passe et des meilleurs, se met en place dans cet ouvrage.
Si vous n'êtes pas insensibles aux polars. Si la touffeur des marécages louisianais ne vous effraie pas. Si un héros de polar n'est pas forcément pour vous le chevalier blanc qu'on rencontre (ait) trop souvent. Alors PRISONNIERS DU CIEL est peut être pour vous le départ de rencontres avec JAMES LEE BURKE.
Les éditions
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Prisonniers du ciel [Texte imprimé] James Lee Burke trad. de l'américain par Freddy Michalski
de Burke, James Lee Michalski, Freddy (Traducteur)
Payot & Rivages / Rivages-thriller.
ISBN : 9782869304352 ; 2,98 € ; 06/03/1991 ; 291 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (8)
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Totale réussite
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 23 juillet 2023
Ayant démissionné de la police de la Nouvelle-Orléans, Robicheaux et sa compagne Annie se reposent dans leur maison de New Iberia, il est devenu commerçant artisan en articles de pêche (appâts, etc). Un jour, un petit avion bimoteur se crashe dans un marais non loin. Témoin, Robicheaux fonce secourir les éventuels survivants. A bord, deux femmes, un prêtre, et une petite fille, d'origine sud-américaine (Salvador) comme les deux femmes. Seule la gamine a survécu, et Robicheaux et Annie la recueillent et la rebaptisent Alafair (entre parenthèses (la preuve) c'est le prénom de la fille de James Lee Burke).
Peu de temps après, de curieuses et inquiétantes personnes vont venir fouiner autour de Robicheaux, le menacer, l'agresser, agresser ses proches... Dans quoi s'est-il fourré en portant secours aux passagers de l'avion ? Car Robicheaux sent que tout ça a un lien avec cet "accident" qui n'en est, au final, sûrement pas un...
Ecriture parfois assez lyrique et poétique qui transforme ce roman en une vraie ode à la Louisiane, la nature et à la vie. Une pure merveille se lisant magnifiquement bien malgré des chapitres parfois assez longs (11 pour 400 pages ; et le suivant, pour 80 pages de plus, contient autant de chapitres !). Un régal.
Pola cajun
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 6 juin 2015
Dans ce polar, Burke met en scène ce commissaire cajun qui réside dans un coin sauvage, sur le bord du bayou Teche, à portée d’escopette du bayou Bœuf où j’ai cherché vainement l’alligator, pour échapper à ses vieux démons et à son alcoolisme. Un jour qu’il pêchait dans le Golfe du Mexique, entre les îles Pecan et Marsh, Robicheaux vit un avion s’abîmer brusquement en mer, il plongea, compta quatre victimes, retira une fillette de cinq ans de la carlingue de l’épave et avertit les forces de l’ordre. Très surpris, il apprit vite que celles-ci ne comptaient que trois victimes mais heureux de constater qu’elles n’évoquaient pas la présence de la fillette, il espérait bien, avec sa nouvelle compagne, adopter cette enfant. Bientôt, Il fut l’objet de l‘attention de la police qui avait certainement de bonnes raisons de cacher la présence de la victime manquante au bilan officiel de l’accident et de la curiosité de personnages beaucoup moins recommandables qui le tabassèrent sauvagement. La police refusant de prendre ses souffrances et ses inquiétudes en considération, il décida de reprendre du service auprès du shérif local pour rafraîchir les pistes qu’il explorait quand il était flic à la Nouvelle-Orléans afin de renouer les contacts qu’il avait dans le milieu et de se mettre en chasse.
Alors commence, du fonds des rades les plus sordides de la Nouvelle-Orléans aux rives sauvages des bayous, une longue enquête plus ou moins légale, ponctuée de rixes toutes plus violentes les unes que les autres où Robicheaux ne laisse pas que des plumes. Sous la pression barbare et mortifère de ses ennemis, il penche vers ses vieux démons : l’alcool et la violence qu’il a ramenés du Vietnam. Le nœud de ce polar n’est, à mon avis, pas réellement l’intrigue policière mais la lutte indécise que Robicheaux se livre à lui-même pour anéantir ses vieux démons et de devenir un être normal capable de comprendre son environnement et d’accepter ce que la vie lui propose sans systématiquement recourir à la loi du talion. Il sait que « La violence n’est jamais abstraite. Elle est toujours laide, elle avilit et déshumanise toujours, elle choque toujours, elle répugne et laisse les témoins qui y sont confrontés nauséeux et secoués. C’est le but recherché. », mais il ne peut l’éviter.
Ce livre est aussi un hommage au peuple et à la culture cajuns qui ont été longtemps une composante importante de la société du sud de la Louisiane et qui hélas, après l’afflux de la main de d’œuvre nécessaire à l’exploitation pétrolière en pleine expansion dans le Golfe du Mexique, se dissout de plus en plus dans la population américano-texmex. Robicheaux a compris que l’ère des Cajuns des bayous est en voie de disparition et c’est avec une réelle nostalgie qu’il évoque son enfance quand « … sans avoir conscience que notre petit morceau de géographie cajun étaient en train de se consumer à jamais comme une vieille photographie au-dessus d’une flamme », il pêchait avec celui qui allait devenir son pire ennemi.
Un vrai polar des champs comme il en existe peu avec une énigme bien tordue, bien cynique, de la sauvagerie, de la violence digne de celle des alligators qui peuplent les bayous. Un polar qui met en scène des êtres frustes, primaires, sans aucun scrupule mais un texte qui, à mon avis, a un peu souffert de la traduction, j’ai eu l’impression que le traducteur en voulant se tenir très près de l’original n’a pas toujours fait les bons choix. Un texte aussi un peu long, souffrant de répétitions et de redondances qui font baisser l’intensité de l’intrigue.
Que j'ai eu peur...
Critique de Aria (Paris, Inscrite le 20 juin 2005, - ans) - 17 juillet 2012
Ce deuxième ouvrage est fantastique, mais que certaines scènes sont haletantes !! (un vrai thriller), mais j'ai vraiment souffert avec certaines scènes, particulièrement atroces.
J'ai eu beaucoup de mal à lire tout d'un coup car je craignais une autre tuerie.
Ce que j'adore chez BURKE, c'est l'ambiance cajun, la Louisiane humide, sa végétation luxuriante. On se demande comment autant de trafiquants, d'assassins, peuvent hanter ces lieux.
J'ai une grande affection pour Dave aussi.
Il faut surtout souligner que BURKE a un style remarquable, ce qui est plutôt rare dans les polars.
N'allez pas croire que je n'aime pas, au contraire, j'aime même quand je suis morte de peur. Il y a longtemps qu'un livre ne m'avait pas fait aussi peur, sauf le livre suivant, je crois...
Précipitez-vous !
Délivré sur Terre !
Critique de Pakstones (saubens, Inscrit le 2 septembre 2010, 58 ans) - 15 juillet 2012
Ex flic, Dave Robicheaux maintenant marié et pêcheur se retrouve dans une sordide affaire mafieuse suite au sauvetage d'une jeune petite fille.
On retrouve toute la force, la puissance et la noirceur de son premier roman, sauf que là, tout est multiplié.
Profondeur de l’âme humaine, intrigue palpitante et violente, décor poisseux et marécageux et dénouement palpitant et cruel.
J.L. Burke est bien un maître du genre grâce notamment à son style ravageur et limpide.
Dave Robicheaux est également un des meilleurs inquisiteurs qui soit dans la littérature d'aujourd'hui grâce à son authenticité et sa fragilité.
Je suis délivré sur Terre, grâce à toi belle mèche, de ceux qui sont prisonniers du ciel !!!
Déchaîne les forces du mal au péril de ta vie, mais prend soin de toi encore un peu, juste pour le plaisir de te lire.
Vas y fonce chez ton libraire, amigo !!!
uppercut garanti !
Dave le cajun
Critique de Poignant (Poitiers, Inscrit le 2 août 2010, 58 ans) - 30 avril 2012
Jusqu’au jour où lors d’une partie de pêche, un avion de tourisme s’écrase près de son bateau. Dave plonge aussitôt mais ne peut sauver de la noyade qu’une petite fille de 6 ans qui parle espagnol. Les Robicheaux décident de l’adopter.
Etrangement, alors que quatre cadavres sont restés coincés dans la carlingue, la police n’en évoque que trois. Intrigué, Dave commence à se renseigner dans les bas-fonds du « Carré Français », et va involontairement déclencher un ouragan de violence sordide…
Dans une ambiance moite pleine d’alcool, de caïds mafieux, de bars louches et de filles faciles, Burke décline avec maestria le deuxième tome des aventures de Dave Robicheaux, l’ex-flic, ex-alcoolo qui gamberge sur le sens de sa vie depuis le Viêt-Nam.
L’écriture vive et nerveuse vous envoûte et ne vous lâche plus, vous laissant respirer seulement pour admirer la beauté sauvage des marais ou déguster des poissons-chats à la Cajun.
A lire par temps lourd et orageux…
Dave Robicheaux : deuxième acte
Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 13 janvier 2011
Un vrai plaisir.
Un avion s'écrase dans les marais salants de Louisiane, non loin du bateau de Dave Robicheaux, désormais retiré des forces de police de La Nouvelle Orléans. En cherchant à en savoir un peu plus sur les causes de ce sinistre, ce dernier va se retrouver dans un imbroglio de morts et de violence, dont il ne sortira pas indemne.
Robicheaux ? On l’aime de plus en plus…
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 29 décembre 2006
Et au terme de cette aventure-ci, portée par un style puissant, ravageur, qui sait aussi se faire doux, presque contemplatif lorsqu’il s’agit de descriptions de la nature, la même envie d’apprendre à mieux connaître Robicheaux, de voir quelle route James Lee Burke va lui faire prendre dans les volumes suivants…
Polar noir et bleu à l'âme
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 12 mai 2005
Et je confirme. Dave Robicheaux fait partie de cette catégorie de flics peu orthodoxes, complexes et attachants, avec leurs zones d'ombre et leurs fêlures. Le décor - le bayou louisianais et la Nouvelle Orléans - est superbe (Quels magnifiques ciels d'orage!). Et l'atmosphère - très noire - dans laquelle baigne ce roman est véritablement prenante. Non, cette première rencontre avec James Lee Burke ne sera sans doute pas la dernière!
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